Haïti en crise : les bandits défiant l’autorité de l’État, malgré l’arrivée des forces kenyanes
Port-au-Prince, 2 juillet 2024 – L’insécurité continue de régner en Haïti, malgré l’arrivée de contingents kenyans en juin dernier et la récente nomination de Normil Rameau à la tête de la Police Nationale d’Haïti (PNH). La prise du sous-commissariat de Gressier ce dimanche 30 juin par des bandits armés, suivie de sa démolition partielle, marque un nouveau défi lancé à l’autorité de l’État.
Selon le maire de Gressier, Jean Vladimir Bertrand, l’attaque contre le commissariat a causé la mort de plus d’une vingtaine de personnes. Les bandits, après leur assaut initial, ont pénétré dans les domiciles des habitants, les massacrant et semant la terreur parmi la population. Lundi matin, les assaillants ont entamé la démolition du bâtiment, dont la façade avant est désormais presque entièrement détruite.
Cette violence survient dans un contexte déjà tendu, où l’arrivée de la mission multinationale de maintien de la paix dirigée par les kenyanes était censée marquer un tournant dans la lutte contre l’insécurité en Haïti. En parallèle, le remplacement de Frantz Elbé par Normil Rameau à la direction de la PNH avait suscité l’espoir d’un renouveau stratégique pour rétablir l’ordre. Cependant, ces récents événements montrent que les bandits continuent de défier ouvertement l’autorité de l’État.
Le silence du Conseil de la Police Transitoire (CPT) sur la stratégie commune que la PNH et les forces kenyanes comptent mettre en œuvre pour rétablir la sécurité suscite de vives préoccupations. Les citoyens, plongés dans l’incertitude, attendent des réponses concrètes et des actions efficaces pour mettre fin à la spirale de violence.
La communauté internationale et les autorités haïtiennes se trouvent à un carrefour crucial. Alors que la situation sécuritaire continue de stagner, il devient impératif de renforcer la coopération entre la PNH et les forces internationales pour restaurer la paix et la stabilité en Haïti. La population, exaspérée et en quête de sécurité, espère voir bientôt des résultats tangibles de cette collaboration.
En attendant, le pays reste en proie à une crise profonde, où la violence des gangs armés continue de dominer le quotidien des Haïtiens, exacerbant une situation déjà critique et appelant à une réponse urgente et coordonnée.
